PROFESSION : ARTISTE par Michel Batlle #3

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P16-17 / IDÉAS

PROFESSION : ARTISTE par Michel Batlle #3

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Photo :: Patricia Huchot-Boissier / Agence DyF

Michel Batlle avec sa pancarte. Oeuvre commune Patricia Huchot-Boissier, Michel Battle, Jean-Batiste Redde (Volutan). Ta voulu voir Graulhet, une performance qui reunit des artistes musiciens, plasticiens, comediens, de l Uzine (ancienne megisserie, Siadous), lieu de resistance artistique, et des artistes du centre d art ephemere la Petite Bruyere Sauvage à Blaye-les-Mines (Carmaux), plus invites. Cette creation est une rencontre entre la Petit Bruyere Sauvage et l uZine. Suite a la solicitation d Artur Coubes  a participer au spectacle pour l ouverture de Fifigrot (Festival du film grolandais) a Toulouse, on a fait ce spectacle a partir de l idee de ce film Tango, court metrage d animation realise par Zbigniew Rybczynski, sorti en 1981. On c est dit on ne s arrete pas

« Le seul art véritable est celui de la construction.
Mais le milieu moderne empêche absolument l’apparition des qualités de construction dans notre esprit. »
PessoA

Vers mes trente ans j’avais fait le tour de cette situation et de mes rêves d’artiste-héros, je devenais artiste maudit ; plus le temps passait et plus je me marginalisais, essayant quelques come-back, mais c’était trop difficile d’abandonner son travail pour celui de la communication et des petits fours dans les vernissages où il est impératif de sourire, d’être positif, de ne rien critiquer. Ce n’était pas ce que j’avais imaginé de l’art et n’avais aucune envie de participer à ces marchandages, je ne serai pas un domestique de quelque pouvoir qui soit. Un jour peut-être, on pourrait voir plus clairement ce que j’avais mis en route, ce que j’avais lancé dans une époque où l’avant-gardisme était la religion pour certains artistes. Ce que j’avais fait avant tout le monde et ce que j’aurais pu faire si j’avais été soutenu… Je continuais avec entêtement comme si je ne savais faire que cela, de l’inutile peinture et sculpture, sans cesse me demandant « à quoi ça sert ?»… et continuer bêtement à pénétrer à l’encre ou au feu les traits de mes visages, représentant ces «monstres ordinaires» que sont les êtres humains ! Était-ce le courage, la naïveté ou l’obsession de continuer avec mes concepts toujours d’actualité mais inefficaces pour ces temps où l’art était devenu ornemental ? C’était cela ma façon d’être héroïque, foncer sur une route qui revenait sur elle-même sans pouvoir profiter du paysage ! J’avais pourtant confiance, je croyais toujours en ma force créatrice mais ne faisais rien pour affirmer cette force, mon savoir, ma différence. J’avais toujours l’impression de n’être qu’un des éléments de ma multiplicité, ne voulant pas me battre pour la réussite sociale mais seulement pour les idées que véhiculaient les œuvres que je proposais. Pour ce qui est de cette reconnaissance, c’est le public qui décidait ! Mais quel public ? Celui qui s’extasiait sur le décoratif et l’anecdotique ? Non, pas ça !

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