… Les occitanistes ne pouvaient pas euthanasier tous les Béarnais qui ne voulaient pas de la graphie alibertine, ils ne pouvaient pas les envoyer à Gurs en camp de rééducation. Ils ont choisi de les ignorer, avec la complicité des élus….
Mon premier métier, c’est professeur de lettres classiques. J’ai fait mes études à Toulouse, j’ai passé le Capes, j’ai travaillé pendant dix ans et j’ai démissionné pour chanter. Après mon quatrième album, j’ai voulu retourner dans l’enseignement. Le Capes de lettres classiques tel que je l’avais connu n’existait plus. Donc je me suis inscrite à l’agrégation de lettres classiques, j’ai travaillé comme une folle, j’ai été reçue et j’ai redémissionné au bout d’un an. J’ai été effarée de voir ce que l’Éducation nationale est devenue. Mais je ne regrette rien. Je ne veux plus jamais oublier le latin et le grec ancien. Maintenant j’en lis tous les jours. C’est le meilleur antidote que je connaisse à Internet et aux réseaux sociaux. J’ai beaucoup voyagé dans mon enfance, en France et surtout à l’étranger. On ne revenait en Béarn que pour les vacances. Ce qui m’a le plus marquée, c’est la Grèce. …
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Encore maintenant, j’écoute Laïkos FM à longueur de journée, ce ne sont quasiment que des chansons d’amour, avec des paroles irrésistibles. Après le coup d’État des colonels, on est revenus vivre en France, d’abord en Béarn puis dans l’Essonne. C’était les débuts de l’occitanisme des années 1970. Du jour au lendemain, mon père nous a carrément interdit de lui parler français, il a fait son petit coup d’État familial. On est partis vivre en Ariège. On voyait souvent Michel Maffrand, futur Joan de Nadau, qui habitait aussi à Tarascon à l’époque. Mon père lui écrivait des paroles de chansons. On était en plein revival de la musique trad. J’ai commencé à chanter avec mon frère aîné et deux Ariégeois, on avait un groupe, on chantait nos propres chansons en languedocien, on faisait des concerts et des bals. On était constamment dans cette ambiance très militante. Mais le coup de foudre, la vraie révélation, ça a été la voix de Rosina de Pèira. Une telle splendeur, je n’en revenais pas. J’ai fini par la rencontrer. C’est elle qui m’a fait remonter sur scène, à trente ans. Elle m’a appelée pour que je vienne faire une première partie chez elle, à Pèira.
La suite sur le journal papier de la Linha Imaginòt
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… Les occitanistes ne pouvaient pas euthanasier tous les Béarnais qui ne voulaient pas de la graphie alibertine, ils ne pouvaient pas les envoyer à Gurs en camp de rééducation. Ils ont choisi de les ignorer, avec la complicité des élus….
Mon premier métier, c’est professeur de lettres classiques. J’ai fait mes études à Toulouse, j’ai passé le Capes, j’ai travaillé pendant dix ans et j’ai démissionné pour chanter. Après mon quatrième album, j’ai voulu retourner dans l’enseignement. Le Capes de lettres classiques tel que je l’avais connu n’existait plus. Donc je me suis inscrite à l’agrégation de lettres classiques, j’ai travaillé comme une folle, j’ai été reçue et j’ai redémissionné au bout d’un an. J’ai été effarée de voir ce que l’Éducation nationale est devenue. Mais je ne regrette rien. Je ne veux plus jamais oublier le latin et le grec ancien. Maintenant j’en lis tous les jours. C’est le meilleur antidote que je connaisse à Internet et aux réseaux sociaux. J’ai beaucoup voyagé dans mon enfance, en France et surtout à l’étranger. On ne revenait en Béarn que pour les vacances. Ce qui m’a le plus marquée, c’est la Grèce. …
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Encore maintenant, j’écoute Laïkos FM à longueur de journée, ce ne sont quasiment que des chansons d’amour, avec des paroles irrésistibles. Après le coup d’État des colonels, on est revenus vivre en France, d’abord en Béarn puis dans l’Essonne. C’était les débuts de l’occitanisme des années 1970. Du jour au lendemain, mon père nous a carrément interdit de lui parler français, il a fait son petit coup d’État familial. On est partis vivre en Ariège. On voyait souvent Michel Maffrand, futur Joan de Nadau, qui habitait aussi à Tarascon à l’époque. Mon père lui écrivait des paroles de chansons. On était en plein revival de la musique trad. J’ai commencé à chanter avec mon frère aîné et deux Ariégeois, on avait un groupe, on chantait nos propres chansons en languedocien, on faisait des concerts et des bals. On était constamment dans cette ambiance très militante. Mais le coup de foudre, la vraie révélation, ça a été la voix de Rosina de Pèira. Une telle splendeur, je n’en revenais pas. J’ai fini par la rencontrer. C’est elle qui m’a fait remonter sur scène, à trente ans. Elle m’a appelée pour que je vienne faire une première partie chez elle, à Pèira.
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Le Forum de discussions du Journal la Linha Imaginòt, le journal de la décentralisation culturelle. La Linha Imaginòt, le journal pluri-culturel, anti-centraliste & anti-unitariste « L’Occitanie laboure le sol avec une charrue culturelle ». n° ISSN 1166-8067