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Marilis Orionaa par Jacme Gaudas #3

P12-15 / PORTRAIT

Marilis Orionaa par Jacme Gaudas

Photos Gérard Cauquil

chanteuse béarnaise

… Les occitanistes ne pouvaient pas euthanasier tous les Béarnais qui ne voulaient pas de la graphie alibertine, ils ne pouvaient pas les envoyer à Gurs en camp de rééducation. Ils ont choisi de les ignorer, avec la complicité des élus….

Mon premier métier, c’est professeur de lettres classiques.
J’ai fait mes études à Toulouse, j’ai passé le Capes, j’ai travaillé pendant dix ans et j’ai démissionné pour chanter. Après mon quatrième album, j’ai voulu retourner dans l’enseignement. Le Capes de lettres classiques tel que je l’avais connu n’existait plus. Donc je me suis inscrite à l’agrégation de lettres classiques, j’ai travaillé comme une folle, j’ai été reçue et j’ai redémissionné au bout d’un an. J’ai été effarée de voir ce que l’Éducation nationale est devenue. Mais je ne regrette rien. Je ne veux plus jamais oublier le latin et le grec ancien. Maintenant j’en lis tous les jours. C’est le meilleur antidote que je connaisse à Internet et aux réseaux sociaux.
J’ai beaucoup voyagé dans mon enfance, en France et surtout à l’étranger. On ne revenait en Béarn que pour les vacances. Ce qui m’a le plus marquée, c’est la Grèce.


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Encore maintenant, j’écoute Laïkos FM à longueur de journée, ce ne sont quasiment que des chansons d’amour, avec des paroles irrésistibles. Après le coup d’État des colonels, on est revenus vivre en France, d’abord en Béarn puis dans l’Essonne. C’était les débuts de l’occitanisme des années 1970. Du jour au lendemain, mon père nous a carrément interdit de lui parler français, il a fait son petit coup d’État familial. On est partis vivre en Ariège. On voyait souvent Michel Maffrand, futur Joan de Nadau, qui habitait aussi à Tarascon à l’époque. Mon père lui écrivait des paroles de chansons. On était en plein revival de la musique trad. J’ai commencé à chanter avec mon frère aîné et deux Ariégeois, on avait un groupe, on chantait nos propres chansons en languedocien, on faisait des concerts et des bals. On était constamment dans cette ambiance très militante. Mais le coup de foudre, la vraie révélation, ça a été la voix de Rosina de Pèira. Une telle splendeur, je n’en revenais pas. J’ai fini par la rencontrer. C’est elle qui m’a fait remonter sur scène, à trente ans. Elle m’a appelée pour que je vienne faire une première partie chez elle, à Pèira.

La suite sur le journal papier de la Linha Imaginòt


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Bonjour,

 
L’entrevue de la chanteuse occitane du Béarn, Marilis Orionaa (Cf. Linha Inaginòt n°3v2, pp.12-15), était fort riche et m’invite à réagir, constructivement si cela m’est possible.
 
Premier petit problème, la chanteuse nous dit : « Je suis revenue dans le village d’où sont originaires mes parents J’ai renoué avec la famille, les voisins. C’est là que j’ai compris que quelque chose ne tournait pas rond dans l’occitanisme. (…) Les gens de se sentaient pas concernés. » Si elle était revenue dans le même village après avoir adhéré à la philosophie de Simone Weil, au mouvement surréaliste ou aux élans réprobateurs à l’égard de ce denier tels que les portait  l’inimitable Antonin Artaud, croyez-vous qu’il en eût été autrement ? Adhérer par exemple à la philosophie de F.M Castan demande un effort intellectuel. Adhérer au tout mouvement artistique d’avant-garde l’exige également. Alors, a fortiori, accompagner de tels élans artistiques « revival pop » ou autres « manifeste de Nérac » (en Gascogne, et co-signé par un gascon), des élans qui s’inscrivaient et s’inscrivent encore totalement à contrepied de toute la culture politique, géographique et historique d’un état obstinément et stupidement centraliste qui domine tout, contrôle tout contenu d’enseignement et de communication médiatique, accompagner de tels élans ne risquait certes pas de déplacer des foules de gens parfois peu instruits ou du moins fort peu correctement informés sur un tel sujet, on peut bien s’en douter. Lorsque Galilée et Copernic proposèrent leurs résultats scientifiques (la terre n’étant pas le centre du monde), le moins qu’on puisse dire est qu’ils suscitèrent également des réactions allant « de l’indifférence polie à l’exaspération, en passant par le mépris, l’ahurissement, le ressentiment ». Et pourtant, la terre tourne autour du soleil, et non l’inverse, n’en déplaise aux éventuels ahuris
 
Second petit problème : la « graphie alibertine » (celle des troubadours et du Consistòri del Gai Saber, celle utilisée par Gaston Fébus lorsqu’il écrivit en occitan, sa langue) aurait selon cette merveilleuse chanteuse (je suis très sincère) « dégoûté [les gens de son village] de l’occitanisme. » Et lorsqu’ils ont appris la graphie de l’anglais ou de l’espagnol, les gens de son village (ou d’ailleurs) n’ont pourtant pas été « dégoûtés » par les graphies de ces langues qui ne sont pas les mêmes que celle du français standard actuel. Et, de même, lorsque la savante et très intellectuelle chanteuse (admiration) apprit à son tour le latin, puis surtout le grec, elle ne fut pas davantage « dégoûtée » par les graphies des langues classiques, que je sache. Et pour autant que je puisse en juger, on ne peut donc pas dire que les hellénistes ni les latinistes « aient fait n’importe quoi en Béarn et Gascogne » (comme si le Béarn n’était pas en Gascogne !?…) Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Cette dame est allée, non point comme une folle, mais bien comme une sage, jusqu’à décrocher une agrégation dans ces langues classiques ! La graphie n’est donc en rien un obstacle si on souhaite l’acquérir, que je sache. Le problème n’était ni ne sera jamais la graphie, mais la difficulté inévitable qu’il y a à se ré-engager dans une langue jusqu’alors dénigrée et méprisée (Cf. Pèir de Garròs), envers et contre tout (et bien souvent tous…), méprisée au point d’être dégoûté parce qu’il faudrait faire un effort pourtant normal et logique pour pouvoir à nouveau l’écrire.
 
Troisième petit problème : « Le coup de foudre, la vraie révélation, ça a été la voix de Rosina de Pèira ». Et comment cette voix serait-elle parvenue jusqu’à notre artiste béarnaise si le travail exténuant qu’ont mené tous les militants occitanistes en amont pour la donner à entendre et à connaître n’avait pas été mis en place ? Vraiment, ces « militants occitanistes », ils ont fait « n’importe quoi ! ».
 
Quatrième et plutôt « gros » problème : Marilis Orionaa reproche « aux occitanistes » d’avoir imposé une graphie (qu’il convenait, comme tout autre, ni plus ni moins, d’apprendre, bien entendu). Les gens s’y seraient découragés. Et oui, écrire aussi, ça s’apprend… c’est embêtant. Mais bon, suivons son raisonnement, qui reste (comme toute contestation félibréenne sur ce même point), parfaitement pragmatique. Il était plus « facile » d’écrire l’occitan local de tel ou tel coin de pays à partir de la graphie française déjà acquise. Soit. Une amie qui m’est très chère, et qui, toute jeune, est déjà devenue un grand poète de notre langue occitane, la brillante et inventive Paulina Kamakine est elle-même, revenue (entre autre) à une telle graphie « à la française » pour « reproduire le plus fidèlement possible les sonorités particulières du pays de Rivière-Basse ». Et bien je suis au regret d’indiquer à Marilis Orionaa que je suis fort soulagé que ma talentueuse consœur et amie ait eu la délicatesse d’accompagner ses précieux poèmes d’une version en graphie classique, car l’autre graphie, « la sienne », m’en rendait la lecture extrêmement malaisée, sinon presque impossible. La force de la graphie classique (on le sait depuis Perbòsc) est, entre autre, qu’elle rend justement les parlers si divers de l’Occitanie orale (de Cuneo à Bayonne, pas la parcelle électorale de Delga) bien plus transparents les uns aux autres, le but étant bien entendu de s’ouvrir les uns aux autres, et non pas de se refermer comme des huitres dans leur coquilles communales respectives. Mais je crois qu’au delà d’un problème de « difficulté graphique » se cache un autre problème, justement. Celui qui, se considérant gascon, n’a cure d’être compris ou non de ses collègues des vallées d’Italie, d’Auvergne ou du Limousin a-t-il réellement envie de s’ouvrir aux autres ? Peut-il avoir pour projet d’établir une œuvre littéraire de portée universelle ? Ce que je crains par un tel cheminement, c’est que pour s’ouvrir, il y ait le français (ce qui pragmatiquement, reste le cas lorsque je veux échanger avec des bretons et des alsaciens par exemple) et que pour pratiquer l’entre-soi, il y ait tel ou tel parler plus ou moins local, écrit de telle manière qu’on se comprenne entre nous et que peu importe alors les autres… Or d’une telle Occitanie, moi, je n’en ai jamais voulu. Et puis qu’est-ce que cela sous-entend, selon vous, qu’une langue, le français, ait une orthographe stricte et difficile à maîtriser, et que l’autre, la nôtre, puisse s’écrire plus ou moins n’importe comment, disons, « comme ça nous chante » afin de « n’être pas dégoûté » ? La rigueur irait au français, et l’inconséquence et le fantasque serait bon pour les autres langues, les sous-langues, les patois ? Et bien je ne suis pas d’accord. J’exige, en qualité d’écrivain et de poète en occitan d’où que ce soit, une égale et même rigueur pour le français comme pour l’occitan. Et c’est également afin d’accéder à une telle rigueur que j’ai cherché — puis trouvé — un occitan standard — qui n’a rien à voir avec une traduction mot à mot du français, loin s’en faut : lisez n’importe lequel des mes récents recueils de poèmes et dès les premiers vers, vous l’aurez vite vu par vous-mêmes !
 
Cinquième énorme problème : Marilis Orionaa parcourt le Palay comme un recueil de poèmes. Elle y cherche les mots goûteux comme les abeilles cherchent et choisissent les fleurs où puiser divers nectars. Soit. Mais quels mots y choisit-elle ? Elle ne nous en parle pas, mais ses poèmes (au demeurant fort beaux et artistiques) en témoignent pour elle : elle choisit presque systématiquement — et donc, je le crauns un peu, d’artificieuse manière — les mots qui sont à la fois les plus différents possible du français et de ce qu’elle appelle « le globòc ». Le résultat est à la fois étincelant, certes, au plan esthétique, mais bien souvent inaccessible au reste du monde occitan. Or, premièrement, si l’occitan général (dans la mesure où il s’agit bien de l’occitan, et non pas d’une langue mal apprise) ressemble au français, cela indique une chose : c’est que le français ressemble à l’occitan ! Et rien d’autre. Il faut dire qu’ils dérivent tous deux du latin, tout de même, ce qui confère fatalement quelques airs de famille !!! Sur le même registre, lorsque je parle occitan à des gens qui ne le comprennent pas ni, surtout, qui ne l’entendent jamais, ils croient que je leur parle castillan ou italien. C’est un fait, les langues latines se ressemblent. Et alors ? Bien sûr qu’on se ressemble ! Où est le problème ? Le français a emprunté beaucoup plus de mots à l’occitan que l’occitan au français, et de loin ! Cela n’altère en rien la qualité de la langue occitane sous quelque forme que ce soit. En revanche, si les néo-locuteurs calquent beaucoup trop leur syntaxe occitane maladroite sur la syntaxe du français actuel, et ce, bien à tort,  ce n’est nécessairement pas la faute des occitanistes, ni moins encore des très rares défenseurs actuels d’un occitan standard, mais bien celle de l’acculturation généralisée en français de tous les territoires de l’hexagone. En revanche, j’aurais aimé que Marilis Orionaa critiquât davantage l’incapacité générale du mouvement occitan à établir, construire puis défendre globalement un projet commun d’occitan standard, en parallèle avec le travail de terrain sur la diversité des parlers locaux (deux sortes d’objectifs pourtant totalement complémentaires l’un de l’autre). Mais je concède que s’organiser spontanément sans hiérarchie surplombante n’est pas à la portée du premier peuple aliéné venu. Je ne connais que les hauts-aragonais et les catalans qui aient excellé à cet exercice de haute tenue citoyenne, entre 1936 et 1938.
 
Sixième problème : Elle dit « Les Béarnais », et les opposent aux « occitanistes ». Mais, je connais bien, moi, des occitanistes béarnais !!! Certains sont même mes collègues ou mes amis ? De quoi parle-t-elle, au juste ? Sur ce point, sans doute parce qu’elle s’exprime par allusion ici, je la trouve pour le moins un peu confuse. Cela me renvoie, il me semble, aux soupirs argumentés d’un certain Sèrgi Javaloyès (Cf. Au nom de lenga, Ed. Reclams) qui posait un regard assez désolé sur sa douce terre de Béarn… Je crois mieux deviner pourquoi, ici.
 
Septième problème : Marilis Orionaa parle d’un ostracisme duquel « les Béarnais » (?) auraient été victimes. Parmi mes poètes favoris en occitan, un bon nombre écrivaient (ou écrivent encore, comme l’excellente Estèla Ceccarini) en graphie mistralienne. A aucun moment je n’ai souhaité ni les passer sous silence, ni moins encore les « envoyer » à je ne sais quel « camp de rééducation », loin s’en faut ! D’où lui vient une telle hargne  vis à vis de ceux qu’elle appelle « les occitanistes » (desquels il me semble pourtant, par ailleurs, faire partie…) ? On dirait qu’elle s’est arrêtée à une période que je ne connais pas. Et pourtant, je ne suis plus jeune depuis longtemps… Il est possible que l’essentiel de ses critiques soient fondées sur un contexte (visiblement conflictuel) duquel, vu de l’extérieur, on ne comprend pas grand chose. C’est dommage. L’ouvrage précité dudit Javaloyès est le seul qui me semble renvoyer à un tel contexte.
 
Enfin, un dernier point m’exaspère, duquel Marilis Orionaa est hélas fort loin d’avoir la primauté ni l’exclusivité : « Le béarnais, c’est du gascon, et le gascon… c’est du gascon ! Pas de l’occitan. » Que soi hart, cap e tot, d’aquera peguesa ! Combien de fois va-t-on encore nous servir cette ineptie ? Le gascon parlé tout près de Toulouse est moins gascon que celui que j’utilise moi-même lorsque j’écris des poèmes « en gascon », et pourtant, je cultive alors le gascon le plus transparent possible aux autres parlers. Alors quoi ? Que sont les gascons des pays de la Save ? Des languedociens ? D’ailleurs, c’est quoi, exactement « LE » gascon ? Je ne connais que des modalités diverses de l’occitan en Gascogne, rive gauche de Garonne (où je suis né). Lorsque j’entends dire que « le » gascon ne serait pas de l’occitan, ça me fait le même effet que si, me servant un confit de canard, un restaurateur venait m’assurer que ce qu’il me sert n’est pas de la volaille parce que c’est du canard. N’importe quoi ! Bien sur que si, usant du lexique français-gascon de Guilhèmjoan, je choisis systématiquement les mots les plus éloignés du standard de l’Academia Occitana, je vais écrire des propos qui sembleront quelque peu exotiques à des locuteurs marseillais ou niçois, c’est certain. Mais que dois-je faire des occurrences gasconnes proposées dans le même lexique et qui sont exactement les mêmes en occitan standard ? Suivant les occurrences que je choisirai dans ce lexique, le gascon sera manifestement commun ou semblera tout au contraire n’être pas du tout commun au reste de l’ensemble occitan. Derrière cette envie de ne pas faire bloc, de ne pas faire peuple, de ne pas aller au plus commun des usages de langue, je ne peux m’empêcher d’y déceler, bien à tort je l’espère, une sorte de xénophobie qui ne dit pas son nom, une volonté autarcisante de rester artificiellement entre soi, plutôt que de s’ouvrir à tous. Et dans ce cas là « occitanistes » ou « béarnais », qui exclut l’autre ?
 
Franc Bardòu
Réponse via la Liste Linha Imaginòt <listelinhaimaginot@framagroupes.org>

1. Les choses sont beaucoup plus simples que ça. L’occitanisme en Béarn a souvent ressemblé à une histoire de fous. Des occitanistes qui parfois ne savaient même pas parler couramment béarnais, avec qui il était impossible d’avoir une conversation en béarnais, prétendaient inculquer la meilleure façon de l’écrire à des Béarnais dont c’était la langue maternelle et qui le parlaient comme des dieux. La graphie n’est pas la langue. De surcroît, n’en déplaise aux occitanistes, la graphie fébusienne a un charme fou dans sa simplicité. C’est la vraie graphie populaire, pas prétentieuse et beaucoup moins maniaque que sa rivale savante, la graphie alibertine.

2. Il n’y a guère de comparaison possible entre l’apprentissage des langues anciennes ou étrangères et les humiliations infligées aux Béarnais et aux Gascons par des occitanistes imbus d’eux-mêmes et de leur savoir tout relatif. La graphie alibertine a beau être panoccitane, les Béarnais et les Gascons qui ne se sentent pas occitans s’en fichent éperdument. L’arnaque c’est que les occitanistes subventionnés par les élus pour diffuser la culture « béarnaise, gasconne, occitane » se sont en réalité servis de la graphie alibertine comme d’un moyen de discrimination pour réduire au silence tous les auteurs qui ne voulaient pas l’employer. Il y a tout un pan de littérature béarnaise et gasconne qui a été irrémédiablement perdu du fait de l’intransigeance des occitanistes en matière de graphie. Ce faisant les occitanistes ont gravement compromis la transmission du béarnais et du gascon.

3. Rosina de Pèira ne portait pas les militants occitanistes dans son cœur, c’est le moins qu’on puisse dire.

4. Un occitan « standard » et « transparent » ? Pourquoi vouloir absolument calquer le modèle français, sa passion de l’uniformisation, son obsession de l’orthographe ? Il aurait mieux valu inventer autre chose qui soit plus adapté à nos langues, à leur histoire, à leurs différences.

5. Ce sont les mots béarnais qui me demandent de leur écrire une chanson pour les mettre en valeur. Un seul mot suffit parfois et toute la chanson en découle. Je ne cherche ni à plaire ni à être comprise par le plus grand nombre. Je n’ai aucun talent pour la démagogie. Et je ne recherche pas non plus le plus grand écart possible avec le français, c’est absurde, je laisse ça aux occitanistes qui disent « a la debuta ». J’essaie de parler français en français et béarnais en béarnais. Le français déguisé en béarnais est-il du béarnais ? Les néo-locuteurs massacrent le béarnais parce qu’en occitan c’est l’intention qui compte. L’occitanisme recrute à tour de bras. Pourquoi s’embêter à apprendre une langue du moment qu’un ersatz de langue — quand ce n’est pas de la bouillie de langue — fait l’affaire à la radio, à la télévision ou dans les emplois créés par l’occitanisme ?

6. Est occitaniste tout Béarnais qui emploie le mot occitan pour désigner le béarnais.

7. Je ne parle pas que d’histoire ancienne. J’ai donné l’exemple précis du plus grand poète béarnais, censuré par les occitanistes, récemment décédé. Mais les occitanistes dépités appellent volontiers « hargne » la critique argumentée de l’occitanisme, surtout quand elle vient d’une femme dans un milieu où les hommes ont tendance à accaparer la parole (cf. le manifeste pour plus de présence et de visibilité des femmes dans le mouvement occitaniste).

8. En Béarn l’occitan est une incongruité et l’occitanisme du bourrage de crâne. Pour ce qui est des confins de la Gascogne, je m’en remets aux linguistes. La suspicion de xénophobie est de mauvais goût.

Marilis Orionaa

Linha Imaginòt a réagi à ce message.
Linha Imaginòt

Réponse de JF Brun via Liste Linha Imaginòt : listelinhaimaginot@framagroupes.org

Escrive eiçò tant coume pode en prouvençau mistralen per que noun m’acusèsson d’èstre un oúcitan imperialiste…
Ço que trobe bèn trist dins li darriés escàmbi, es aquéu toun renous e rabious, dóu tèms que deurian trouba un consensus maugra li diferènci de sensibilita dis un e dis àutri quand se tracho de faire rintra dins lou 21en siècle la vido d’uno di principàli lengo de culturo d’Europo, la lengo d’O!!!… 

Retène una afirmacioun mai impourtanto : l’exigènci de qualitat pèr la lengo. Marilis Orionaa insisto sus aqueste aspècte de soun travai de creacioun artistico e es un aspècte que se déu aplaudi. Mai vesèn qu’es mai critico toucant d’ùni persouno que considèro que soun representativo de tóuti li occitaniste ( ?) e qu’emplegon d’únis expressioun que, de tout segur, son pas toujour bèn autentico. Pense que fau au countràri encouraja li nouvèu vengu à parla e à escriéure la lengo emai la couneguèsson mau e faguèsson, pecaire!, quàuqui fauto, pèr que progressèsson dins soun usage. Èstre un debutant es pas un crime… Se moustran dóu det li coumençant en denounciant sa lengo coume marrido, lis anan descouraja e se retroubaren soulet.

Pènse ieu au contràri que l’enjò mai impourtant es de fare founciouna la lengo dO dins si diferènti varieta au siècle 21en, en fasènt que la lengo mouderno fuguèsse dóu mai que se pòu en acourdanço emé la lengo vivènto di siècle d’avans, pèr que s’endevenguèsse maugra soun intrado dins la moudernita la mai autentico que se pousquèsse. 

Dins aquesto discussioun li refleissioun sus la grafío son pulèu, crèse, de reaccioun de sensibilita epidermico, estent que l’estetico de la lengo escricho seguent li diferènti soulucioun causido es diferento. La grafio dóu XIXen siècle a l’avantage de miéus pega à la founetico, dóu tèms que la grafio alibertino permet de legi mai eisidamen un tèxte dins un dialèite diferènt. 

Çò que me sousprèn, es que la grafio medievalo (que sara represo pèr Alibèrt, e Bec per lo Gascoun, me sèmblo…) èro la de bèu tèxte foundadour de la literaturo gascouno au XVIe sècle coume li saume d’Arnaud de Saleto vo lis Eglogo (e saume) de Pey de Garros. Es-ti que fauguèsse aladounc counsidera qu’aquéli « classique » que lis óucitan dis Aup i Pirenèu legisson e admiron, fan pas partido de l’eritage culturau biarnès dóumaci l’ourtografo arcaïco qu’ emplegon? 

Moun darrié mot: quiten de se carpigna, avèn un brave besoun d’avança ensèms !!!

 

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« Moun darrié mot: quiten de se carpigna, avèn un brave besoun d’avança ensèms !!! »

Es exactament çò que voliái dire…

« Mon dernier mot : arrêtez Carpigna, nous avons un courageux besoin d'avancer ensemble ! »

C'est exactement ce que je voulais dire…

« Dialogue de sourds, donc sans intérêt. »

E es la lenga que casca…

JB via Liste Linha Imaginòt : listelinhaimaginot@framagroupes.org

Le Forum de discussions du Journal la Linha Imaginòt, le journal de la décentralisation culturelle.
La Linha Imaginòt, le journal pluri-culturel, anti-centraliste & anti-unitariste « L’Occitanie laboure le sol avec une charrue culturelle ». n° ISSN 1166-8067

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