P12 – 17 / GRAND ENTRETIEN

_{Photos Patricia Huchot-Boissier / Agence DyF}

Voyage en polyphonies

Auteur, Compositeur, Interprète, Directeur artistique, Programmateur À la Cité de la Musique de Marseille,
Chevalier des Arts et des Lettres

«A la debuta»
On va faire un peu depuis le début, parce que nous on te connaît, mais il y a plein de gens qui ont envie, donc comment ça a commencé cette manière d’arriver dans la musique, la polyphonie, l’occitan ?

Manu Théron : J’ai beaucoup écouté de musique corse, sarde, quand j’étais très jeune ; j’avais 15, 16 ans, ça me passionnait. À l’époque il n’y avait pas grand monde qui en écoutait, j’avais la chance d’avoir des amis autour de moi qui étaient passionnés d’ethnomusicologie, qui me faisaient écouter ces musiques. J’ai fait les Beaux-Arts, j’ai commencé à chanter très jeune parce que j’étudiais le piano et je chantais en jouant du piano, puis j’ai voyagé, en Angleterre pendant un an, après en Italie où je me suis baladé pendant deux ans et où on m’a beaucoup demandé de chanter, donc je faisais beaucoup, beaucoup de chant.
Ensuite je suis parti habiter en Bulgarie pendant deux ans et là-bas pareil, j’ai écouté beaucoup, beaucoup la polyphonie bulgare féminine, masculine, pas loin de chez moi il y avait une petite région montagneuse où énormément de gens chantaient le répertoire traditionnel macédonien et donc je m’en suis abreuvé. Et quand je suis rentré à Marseille, Lux B m’a présenté Barbara Ugo et on a commencé à chanter tous les deux, on avait monté un duo qui s’appelait Montanari, parce qu’on avait remarqué que tous les chants qui nous plaisaient venaient des montagnes.
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