Édito n°4v2 #4

, , ,
Illustration Jacques Brianti

Édito du n°4 V2 Octobre 2025 de Bernard Ferré

Clés pour l’Occitanie,
nation culturelle !..

Appréhender l’idée d’Occitanie, comme région du territoire administratif national ou, mieux encore, pays d’une langue d’illusions raccourcies aux limites des pratiques officielles du français, «langue de la République !…» Comment ne pas «rugir d’impatience» ? ! à faire re-surgir aujourd’hui cette présence non suspecte d’une terre Occitane !… contre les combines d’effacements urbains et touristiques, convertissant la vie des communautés villageoises les plus naturelles en problématiques de «néo-ruraux» ? !

Comme si le peuple occitan restait à ce jour une énigme ? !… Il faut donc dédouaner le concept d’identité occitane, le délivrer de cet «inconscient unitariste», de régionalisme et de décentralisation étatique. Remercions ici Alain Daziron pour son rappel des clés puisées dans l’œuvre de Félix Castan, permettant de comprendre la pensée occitane, critique «eretge», contre tout mauvais procès politique !…

La pensée de Castan dresse un rempart aux tentatives et fausses évidences, tant savantes que populaires, visant à séparer le peuple occitan de la vertu des communautés traditionnelles dans la société française contemporaine. Comme le rappelle Alain Daziron : Il y a un paradoxe qui se lève chaque jour un peu plus : en clamant que nous sommes citoyens français (identité politique) attachés à l’Occitanie (en tant qu’identité culturelle), il prend à contre-pied une partie des occitanistes, mais il exprime ce que tout le monde pense confusément sans le verbaliser.

Ce qui lui fait dire : «Ce n’est pas seulement la langue occitane qu’il faut sauver mais la France qu’il faut guérir de sa maladie unitariste.» La déconcentration mimétique des régions de France, d’inspiration démocratique, n’est que l’enfer régionaliste, dissolution de la réalité rendant visible l’enfer unitariste, et comme seul les audacieux co-naissent à une vraie fureur de dire !… Depuis les Troubadours à aujourd’hui : C’est en rêvant d’une patrie dématérialisée que nous sommes parvenus à nous incarner totalement dans la chair du monde. (Castan). Ainsi faut-il aussi déplorer l’impensé des faux calculs socio-politiques livrés à l’assimilation qui standardise : on ne peut sauver de la mort la langue d’un pays qui meurt (Robert Laffont)… chant du «signe» et d’oiseaux de mauvais augure !… car la langue vérifie dans les conditions du païs le logos propre à sa pensée ; dimension éthique et politique et œuvre poétique de Félix Castan, Hétérodoxies, Epos/Ethos, évoquant le mouvement même dont toute forme culturelle n’est que configuration transitoire, ce pays d’Occitanie où le passé prend ses racines dans le futur : Trobar Nòste !

Laisser un commentaire